Project Description

Nunavut

Île Devon dans l’Extrême-Arctique


Cratère d’impact météorite Haughton créé au début du Miocène; Les strates cambriennes à dévoniennes de la plateforme arctique

travail sur le terrain par Msr. Ray Thorsteinsson

LA SCIENCE

Tel que mentionné auparavant, la photo de Bruemmer fût prise en regardant vers le nord le long d’une rivière se jetant dans l’Inlet Thomas Lee, sur la côte nord de l’Ile de Devon. Etant donné qu’il y a 2 rivières qui se déversent dans la partie la plus au sud de l’inlet, on ne peut que spéculer sur celle choisie. Les évidences fournies suggèrent qu’il s’agissait de celle la plus à l’ouest, avec la photo prise à l’embouchure de la rivière. L’emplacement est désigné sur la carte géologique par une flèche rouge.

Haughton geological map

Carte géologique de Haughton

Les falaises au bord de la rivière correspondraient aux lits résistants d’âge Ordovicien Moyen, de la Formation Bay Fjord (Ocb).

L’Ile de Devon a fait l’objet d’une étude géologique par la CGC, avec des travaux de terrain effectués en 1976, 79 et 80, pris en charge par Ray Thorsteinsson avec ses collègues Ulrich Mayr et Thomas Frisch.

A carte en partie illustrée ici (Carte 1) est celle de Thornsteinsson et Mayr publiée en 1986.

GSC geological map of NW Devon

Carte 1: Carte géologique de la CGC du nord-ouest du Devon Portion de la feuille de carte géologique (Bear Bay West Map 1614A) par Thorsteinsson (1986). La carte en médaillon indique la partie de l’île Devon couverte, le Haughton Astrobleme (cercle jaune), ainsi que l’itinéraire emprunté par l’artiste Fred Bruemmer lors de sa randonnée en traîneau à chiens en 1968.

Deux traits importants charactérisent la carte. L’orientation vertical (i.e. nord-sud) des couleurs représente différentes formations géologiques affleurant en surface. Le litage des formation rocheuses a un pendage structural d’environ 4° vers l’ouest, avec les couches les plus jeunes du Dévonien Inférieur (Formation Sophia Lake – Dsl) affleurant dans cette direction.

Les couches les plus âgées dans cette partie de la carte sont celles de la Formation Cass Fjord, Cambro-Ordovicien (COcf). L’épaisseur stratigraphique des couches présentes dans cette partie de la carte est d’environ 3.3 km.

Bien que chaque formation est lithologiquement distincte, elles sont dominées par des carbonates (calcaires et/ou dolostones) avec de moins grandes proportions d’évaporites, shales, silts finement grenus et grès, représentant un milieu de déposition sur une plateforme stable de carbonate d’affaissement modéré.

Dans cette épaisse succession de roches, une grande variété de paléoenvirronements peut être interprétée, d’un plateau marin à péritidale à un estuaire peu profound et une plaine échouée. Cette portion de l’Ile de Devon appartient à une province géologique d’étendue très vaste, appellée la Plateforme de l’Arctique.

L’autre trait marquant sur la carte est la présence d’une structure circulaire de 24 km de diamètre, entourée par des failles normales semi-concentriques, qui semble avoir été superpose sur la ceinture de roches d’âge de l’Ordovicien Supérieur au Silurien Supérieur, la Formation d’Allen Bay (OSa).

Cette structure circulaire est connue comme l’Astroblème de Haughton et représente les vestiges de l’érosion d’un cratère d’impact météoritique âgé du Miocène Inférieur.

Les impacts météoritiques de grande taille sont rares, premièrement à cause que les collisions importantes entre les asteroides/comètes et la Terre sont extrèmement rares, mais aussi à cause que l’érosion, la sédimentation et/ou subduction suivant l’impact tendent à dissimuler ou oblitérer telles structures.

La structure de Haughton a donc fait l’objet de nombreuses études. De plus son lieu, désolation terrain, climat rigoureux et les aspects géologiques d’un impact, se sont révélés très utiles comme site de simulation d’exploration planétaire sur le terrain, et Haughton est aussi appellé l’endroit sur la Terre qui ressemble le plus à Mars.

La structure de Haughton a été observée pour la première fois à partir de photographies aériennes, et le travail de terrain en 1955 par Greiner (1963) avait conclu que c’était possiblement un diapir d’évaporite.

Ce n’est qu’en 1972 que son origine possible comme un impact météoritique fût avancé, plus tard confirmé en 1976 avec l’identification sur le terrain de shattercones.

En 1978, Tom Frisch et Ray Thornsteinsson ont publié un court article sur la structure, et l’ont appellé l’Astroblème de Haughton.

Ces mêmes auteurs:

  1. Ont confirmé l’origine d’impact par l’identification de minéraux métamorphiques (coésite) dans des fragments de brèches de gneiss Précambrien
  2. Identifié l’âge le plus probable de l’impact, basé sur l’absence de sédiments de la Formation d’Eureka Sound, un âge préliminaire de sédiments lacustres postdatant l’impact et présents dans le cratère
  3. Déterminé que la profondeur minimale que l’impact avait dû atteindre était de 1700 m, basé sur les fragments éjectés de formations rocheuses ramenés en surface.

Sélectionnez les références

  • Bruemmer, F.1969 The Long Hunt, Ryerson Press, Toronto, 152pp., 61 planches.
  • Bruemmer, F. 2005 Survival: a refugee life, Key Porter Books, 270pp.
  • Bruemmer, F. 2008 Arctic Visions, Key Porter Books, 279pp.
  • Frisch, T. & Thorsteinsson, R. 1978 Haughton Astrobleme: A mid-Cenozoic impact crater, Devon Island, Canadian Arctic Archipelago. Journal of Arctic Institute, v. 31, p. 108-124.
  • Thorsteinsson, R. 1986 Geology, Bear Bay West and Baillie-Hamilton Island, District of Franklin, Northwest Territories; Geological Survey of Canada, “A” Series Map 1614A
  • Thorsteinsson, R. & Mayr, U., 1987 The sedimentary rocks of Devon Island, Canadian Arctic Archipelago. Geological Survey of Canada, Memoir 411, 182 pp.

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