Project Description

QUEBEC

région de la rivière Saguenay


racines exposées des montagnes précambriens; a création du graben du Saguenay; Pléistocène glaciations et le rebond isostatique

travail sur le terrain par Msr. Joseph-Clovis-Kemner Laflamme

LA SCIENCE

Interprétation

Au cours de sa participation au développement de la Société Royale du Canada en 1882, Joseph-Clovis-Kemner Laflamme côtoie les chercheurs de la Commission géologique du Canada. C’est au cours de ces réunions qu’il rencontre, à l’été de 1883, Alfred Richard Cecil Selwyn. Ce dernier, directeur de la Commission, lui demande d’étudier la géologie de la région du Saguenay et du Lac Saint-Jean. C’est à ce moment que Laflamme s’engage dans de longues années d’exploration et de cartographie géologique. Au cours de cette période, il couvre les secteurs du Saguenay – Lac Saint-Jean ainsi que la rive nord du Saint-Laurent, de la rivière SaintMaurice à l’île d’Anticosti, visitée en 1901.

es rapports issus de ses travaux et présentés dans les publications de la Commission géologique du Canada et les mémoires de la Société Royale, constituent l’essentiel de son œuvre scientifique. On y observe une grande rigueur analytique ainsi qu’un intérêt marqué pour la description et l’interprétation des phénomènes naturels et des contraintes géologiques qui ont modelé le paysage de l’époque. Certains de ses travaux décrivent des éboulis et des glissements de terrain de la province de Québec, d’autres traitent des dépôts aurifères de la Beauce ainsi que des gisements de gaz naturel de la région de Louiseville.

LA GÉOLOGUE

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Dans l’un de ses rapports, Laflamme écrit à A.R.C. Selwyn : « Je crois que je suis dans une position de vous soumettre quelques nouvelles observations sur divers points qui, jusqu’à un certain niveau, modifieront la carte géologique de la région de Saguenay telle que publiée par Sir William Logan en 1863». Laflamme indique que le Laurentien de la région explorée consiste en un assemblage de deux séries distinctes. Premièrement, on trouve des gneiss à horblende et micas près de Chicoutimi, de Sainte-Anne, du lac Kénogami et sur une portion riveraine du lac Saint-Jean. Deuxièmement, on trouve de grandes masses labradoritiques localisées dans la région de « petite Décharge » (Alma) et dans la partie orientale du lac SaintJean. Laflamme indique que la série gneissique est associée à de larges bandes ou lits quartzitiques et feldspathiques dont l’orientation est perpendiculaire à la rivière. Il souligne que ces bandes indiquent probablement une stratification primaire, quoique dans certains cas, elles sont fortement contorsionnées et ont plutôt l’apparence de veines ou de dykes. Toutefois, elles sont contemporaines à leur encaissant.

Laflamme remarque aussi que ces roches témoignent de l’effet de l’érosion atmosphérique qui attaque le socle rocheux de façon inégale. Une bonne partie des surfaces initialement polies et arrondies par le passage des glaciers est maintenant rugueuse. Des horizons de quartz et d’autres minéraux sont laissés en relief positif alors que les minéraux moins résistants ont été retirés ou érodés sur une profondeur plus ou moins considérable. Laflamme souligne que la géomorphologie du roc témoigne, par les surfaces arrondies des buttes sur leur flanc nord et rugueuses sur leur flanc sud, du sens de déplacement glaciaire du nord vers le sud.

Les roches de la série labradoritique décrite par Laflamme sont de couleur brun foncé avec une touche de bleu. Ces roches sont compactes et contiennent de large cristaux de feldspaths dans lesquels on voit les stries typiques des plagioclases. De plus, on trouve de l’ilménite à certains endroits, observation omises dans les travaux de Sir W. Logan. Les minéraux économiques qu’il identifie dans le Laurentien sont le mica, les sulfures d’antimoine et une agglomération de minéraux précieux le long du chemin menant à Kaskouia consistant en des grenats et des émeraudes.

DESCRIPTION GÉOLOGIQUE GÉNÉRALE DE LA RÉGION DU CAPTRINITÉ

Les connaissances géologiques actuelles permettent d’attribuer le développement du fjord du Saguenay à trois évènements. Le premier, qui s’est produit il y a plus de 950 millions d’années, lors du Précambrien, est le soulèvement des Laurentides, dont il ne reste aujourd’hui que la racine composée de gneiss et de roches granitiques. Le second est la création de deux failles parallèles, qui se sont effondrées entre 190 et 175 millions d’années et qui ont permis la création du graben du Saguenay.

Finalement, les glaciations du dernier million d’année et demi ont creusé la vallée en U actuelle le long de ces failles.À la fonte des glaciers, qui pouvaient atteindre plus de 3 000 m d’épaisseur, la mer envahit le territoire jusqu’à une hauteur de 150 à 250 m. Le relèvement isostatique causé par la disparition du glacier fit remonter les terres à leur niveau actuel. La topographie du secteur est relativement variée. Toutefois, les falaises entourant le fjord mesurent de 150 m à 350 m, pour atteindre un maximum de 412 m au Cap-Trinité. Ce secteur représente le point de jonction de deux structures importantes : les failles régionales NO-SE responsables de l’affaissement du lit du Saguenay (graben) et une grande faille cassante orientée NE-SO par laquelle s’écoule la rivière Trinité en rive droite du Saguenay, et dont l’orientation bifurque légèrement vers l’ENE dans la Baie Éternité. C’est par l’intersection de ces deux structures majeures qu’a été possible la création du Cap Trinité. Elles représentent des plans de faiblesse par lesquels les agents érosifs tels la glace, l’eau et le vent ont pu maximiser leur impact. En ce qui attrait à la pétrographie du roc, le secteur de Baie Trinité est entièrement contenu dans une intrusion de mangérite porphyrique et massive.

Autre interprétation

Selon une légende montagnaise, le cap Trinité serait le résultat du combat entre Mayo, le premier Montagnais, et un mauvais manitou. Alors que celui-ci pagayait sur le Saguenay, une créature surgit de la rivière pour l’attaquer. Mayo, ne répondant que par son courage, prit la créature par la queue et la fracassa sur la montagne. C’est au troisième coup que la bête fut broyée, ce qui explique les 3 paliers du cap. Où le manitou frappa la roche, plus aucune végétation ne poussa.