Biographie de Richard McConnell

Biographie géologue

McConnell fut l’un des derniers grands explorateurs géologiques du Canada et son sens aigu de l’observation fit de lui un géologue de terrain très accompli.

Né à Chatham, au Québec, le 26 mars 1857, il obtint son baccalauréat ès arts de l’Université McGill en 1879 avec une mention très honorable en sciences naturelles, où il étudia la géologie sous la direction de Sir William Dawson. En 1880, il commença à travailler comme géologue pour la Commission géologique du Canada.

De 1881 à 1914, McConnell participa chaque été à des études géologiques, principalement de reconnaissance et d’exploration, dans l’ouest et le nord-ouest du Canada, couvrant une zone véritablement immense. Pendant cinq ans, il se consacra au sud de l’Alberta et de la Saskatchewan, fournissant de nombreuses nouvelles informations sur la stratigraphie du Crétacé et le potentiel houiller. Pendant trois ans, il étudia et cartographia les montagnes Rocheuses à l’ouest de Calgary, et fut le premier à reconnaître et à interpréter les grandes failles de chevauchement le long du front montagneux, la principale de ces failles portant aujourd’hui son nom. Pendant quatre ans, il effectua des travaux de cartographie géologique dans la région très métallifère de West Kootenay, en Colombie-Britannique. Pendant une période de dix ans, son travail se déroula au Yukon, où, parmi de nombreuses contributions importantes, on peut citer son étude de la ceinture de cuivre de Whitehorse et des gisements d’or placérien du Klondike. Dans cette dernière région, McConnell défendit avec persistance l’idée du dragage, qui fut plus tard mis en œuvre de manière très rentable. Pendant huit ans, il travailla dans diverses parties de la Colombie-Britannique, s’occupant principalement du district de Portland Canal, de l’île Texada, des rivières Finlay et Omenica, et de Rainy Hollow. Pendant deux ans, il explora le territoire au nord du Petit lac des Esclaves, y compris la région des sables bitumineux de l’Athabasca.

Il passa un hiver dans le Grand Nord et, au cours des saisons de terrain précédente et suivante, il réalisa l’un des plus longs et des plus remarquables voyages d’exploration canadiens, partant de Wrangell pour se rendre au delta du Mackenzie en passant par Telegraph Creek, la rivière Dease et la rivière Liard, puis revenant à Skagway par les rivières Porcupine et Yukon. Grâce à sa descente du Grand Canyon de la Liard, il fut le premier explorateur à reconnaître que le système des montagnes Rocheuses prenait fin à environ 60° de latitude nord.

Les résultats de son travail de terrain furent publiés sur de nombreuses cartes géologiques et dans une quarantaine de rapports de la Commission géologique. Cependant, il refusait invariablement de parler de son travail ou de ses expériences sur une tribune publique. Par conséquent, McConnell était peut-être moins connu que certains de ses pairs. Il ne recherchait ni récompense ni poste élevé ; son ambition était d’accomplir la tâche qui lui était confiée du mieux possible et de faire progresser la science de la géologie. Après son retour d’une expédition, il rédigeait immédiatement son compte rendu dans un excellent anglais, et pour le reste de l’hiver ou du printemps, il étudiait les rapports d’autres géologues pour se tenir à jour dans son domaine de prédilection.

En novembre 1898, il épousa Jean T. Botterell de Montréal et ils eurent deux enfants. En 1914, il fut nommé sous-ministre des Mines, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite du ministère en 1921. Cependant, il aimait beaucoup la vie en plein air et fut très réticent, bien qu’obligé, à abandonner ses explorations estivales pour assumer ses fonctions de sous-ministre.

Il est décédé à Ottawa le 1er avril 1942, dans sa quatre-vingt-sixième année.

Cette biographie est une version abrégée et modifiée de la notice nécrologique rédigée en 1942 par George Hanson et publiée dans la revue Nature.