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Biographie de l’artiste

Fred Bruemmer est né en 1929 à Riga en Lettonie. Ses parents étaient des Allemands de la mer Baltique, moyennement fortunés, suffisamment à l’aise pour que son père achète une ferme dans le nord-ouest de la Lettonie, qui était un lieu de vacances pour la famille en été. C’était ici que l’attirance de Fred pour les oiseaux toute sa vie, et la nature en général, prirent naissance. A Riga, son goût inné et curiosité de jeune pour le monde de la nature furent stimulé par un poste de bénévole d’une fin de semaine dans le Musée de l’Histoire Naturelle. Etant enfant, il avait deux rêves: devenir un Naturforscher –un naturaliste, et voyager. La Deuxième Guerre Mondiale mis fin abruptement à ses rêves, amenant destruction et ultimement une tragédie terrible pour la famille Bruemmer.

Ses parents furent tués et les enfants furent séparés. Frederick, quinze ans, le plus jeune des enfants, fût contré à être un ouvrier esclave dans le Goulag Soviétique. Son intelligence et sa résilience remarquables ont permis à Fred de survivre à la brutalité, maladie et presque la famine, jusqu’à sa libération en septembre 1946. Pendant un an, Fred vivait comme un réfugié dans l’Allemagne de l’Est, subvenant à ses besoins en vendant des livres volés, étant un assistant dans un institut d’enseignement, enseignant l’allemand à des officiers soviétiques et le russe à des allemands ambitieux, nouvellement socialistes. Etonnement, Fred découvra que les trois membres de sa famille furent emprisonnés mais survécurent, vivant alors en Hollande et Allemagne de l’Ouest. A la fin de 1947, il s’enfuit vers l’ouest et en décembre 1950 se joint à son frère aîné pour le Canada, travaillant dans une mine d’or à Kirkland Lake dans le nord de l’Ontario.

Pour ses 2 semaines de congé en septembre 1951, Fred bouda la vie de la grande ville et voyagea au nord à Moosonee, près de la Baie James, prenant part à des excursions de chasse, pêche et trappe avec les Indiens Moose Cree de la région. Selon l’autobiographie de sa jeunesse, Survival: la vie d’un réfugié, c’était ici en campant et faisant du canot dans la nature sauvage du nordontarien, que Bruemmer décida de devenir photographe et écrivain, documentant le nord et ses peuples indigènes. Il developpa des aptitudes rudimentaires pour la photographie et l’écriture en anglais, pour un journal local à Kirkland Lake. Sans trop tardé, Bruemmer s’acheta une caméra et une motocyclette, quitta le nord de l’Ontario pour poursuivre sa passion et le cours futur de sa vie.

Vers la fin des années 1950, Fred travaillait comme photojournaliste en Europe, où il s’est joint au photographe américain Leonard Freed qui aida Bruemmer considérablement, pour raffiner son travail. Alors qu’il était en Europe, Fred épousa une fille de la Hollande: Maud allait devenir la compagne de sa vie, confidente, éditrice, et pendant les absences prolongées de Fred pour le nord, l’unique support pour sa famille de deux garçons. Fred et Maud retournèrent au Canada pour s’établir à Montreal.

En 1964, Fred se voit assigné à une revue de l’extrême-Arctique. Ici, dans ce que l’Inuit appelle Nunassiaq –la belle région, Bruemmer y trouva vraiment son destin. Pour les 30 prochaines années, jusqu’en 1995, Fred fit plusieurs voyages annuels, partant souvent jusqu’à six mois à la fois, pour documenter un style de vie en voie de disparition. Même une transplantation cardiaque en 1986 ne le ralentira à peine. Durant ces années, Bruemmer parcourera la grandeur des régions circumpolaires, avec ses observations et photographes publiéesdans des centaines de revues et 25 livres: incluant Seasons of the Eskimo, The Arctic, The World of the Polar Bear, Arctic Visions, and Children of the North. Son livre The Arctic fût reconnu comme celui le plus complet jamais publié sur ce sujet, et son oeuvre lui amènera une reconnaissance internationale, plusieurs récompenses et l’Ordre du Canada. Ernest Hillen a écrit dans un article en 1982 pour le magazine Maclean’s que les images de Bruemmer et ces histoires sur la vie des Inuits ont fait de lui l’un des hommes les plus connus au monde, bien que méconnu au Canada.

Et qu’est-ce qui motivait Bruemmer? Parce que je veux voir, voir, voir et voir encore plus͟…. J’aimais l’Arctique, sa beauté sauvage, sa solitude hantée, son espace infini. On y retrouve l’immensité de la mer, la grandeur d’une fugue de Bach, Bruemmer disait. Mais c’est surtout le peuple plus que l’environnement qui l’attira dans le grand nord éloigné. Son fils, Rene Bruemmer, croit que son père fût attiré par les Inuits, parce qu’il voyait leur mode de vie traditionnel en déclin. Notre père avait perdu sa maison ancestrale… la maison où ton âme appartient. Une chose très similaire était en train de se produire chez les Inuits, quand il y était parmi eux…. ils perdaient leur mode de vie et sentait une attraction immédiate profonde pour leur sort.

Bruemmer lui-même a écrit J’ai rencontré des gens traumatisés par le changement, pris entre deux mondes: un que j’aimais mais mourrant, l’autre nouveau, plein d’allure folle, mais essentiellement étranger. L’héritage de son oeuvre était la documentation de ce monde en voie de disparition.

En 2013, Fred Bruemmer décéda à l’âge de 84 ans.

L’œuvre en vedette:

1967 De L’Inlet Thomas Lee

1967 De L’Inlet Thomas Lee

Style artistique → documentaire en pleine nature fixe

Autres œuvres de Fred Bruemmer: