Project Description
NEWFOUNDLAND (Terre-Neuve)
Péninsule de St. Mary (partie de la péninsule d’Avalon)
Assemblée tectonique de Terre-Neuve
travail sur le terrain par Msr. James Patrick Howley
Les sciences de la terre
La méthodologie à l’époque de Howley
Durant la période entre 1870 et le tournant du siècle, les géosciences progressèrent lentement. Même les aspects interprétatifs des sciences progressaient, les aspects fondamentaux de la cartographie sur le terrain au Canada demeuraient essentiellement les mêmes depuis le milieu du 19ième siècle.
Le transport en dehors des villes se faisait par cheval et charrette, mais dans la nature sauvage l’approvisionnement se faisait par canoë et à pied.
Dans l’intérieur de Terre-Neuve, les Premières Nations des MicMac [Mi’kmaq?] furent essentielles dans réalisation de la cartographie de l’intérieur. Ils servirent comme guides, navigateurs et rameurs de canoë, sherpas, fournisseurs d’équipement et de provisions, et compagnons.
Howley était certainement endetté auprès de ces gens, mais il vouait aussi une profonde admiration pour les MicMacs, et il a été raconté qu’il devint compétent dans l’apprentissage de leur langue. Son sincère respect pour les peuples autochtones mena à une étude détaillée de l’extermination de la nation Béothuk, un travail pour lequel, quelque peu ironiquement, il est le mieux connu.
En l’absence de cartes adéquates, il devint nécessaire d’abord d’établir la topographie avant la cartographie géologique, et sous la tutelle de Murray, Howley maîtrisa en peu de temps la boussole prismatique (pour l’orientation), le télescope micrométrique de Rochon (pour les distances), le théodolite (pour les angles verticaux et horizontaux), le sextant (observations astronomiques), et le baromètre anéroïde de poche (pour déterminer les élévations du terrain).
Il avait aussi avec lui sur le terrain un clinomètre (un demi-disque calibré, avec un fil à plomb) pour mesurer le pendage des strates, des jumelles, un appareil d’horizon artificiel (une espèce de niveau), une chaine d’arpenteur, des piquets et des marteaux.
L’interprétation de Howley
Howley ne fut pas le premier géologue à inspecter les roches affleurant le long de la côte de la Péninsule d’Avalon. Cet honneur revient à J.B. Jukes, un géologue britannique qui, de 1837 à 1839, examina quelques uns des affleurements côtiers.
Son rapport et sa carte furent publiés en 1843, et plus tard fut incorporé par Logan dans sa carte de 1866 (Carte 2). Dans les environs de Point Lance, Jukes identifia des roches du « Silurien primordial » [English sp.?] et de « l’Huronien ».
Howley examina ces mêmes roches au début de juin 1870, et ses réminiscences non publiées affirment que « … dans la soirée une brise légère se leva du nord-ouest, et nous mena au Cap de Ste.-Marie, mais la brise tomba à nouveau et nous laissa dériver au gré de la marée dans les alentours du cap. Il y avait un nombre de bateaux de pêche sur la grève à peu près ici et ils nous accueillirent en soufflant dans des conques, en criant, etc. Tous connaissaient notre capitaine, Ambrose Walsh, et son bateau. Nous étions si près de la grève que je pouvais facilement observer la structure de la roche, spécialement avec l’aide de mes jumelles. Nous avons passé près du Taureau, de la Vache et du Veau, et de Point Lance, qui paraissaient composées de trapp. »
La roche ignée résistante qui forme le noyau de Point Lance et de la structure adjacente de Bull Island Point, qui en fait est la raison de l’existence de ces promontoires, a été décrite par Howley par le terme « trapp ».
Ce terme est aujourd’hui obsolète et se réfère à une roche ignée sombre et à grain très fin, d’habitude volcanique ou injectée à faible profondeur sous forme de dykes ou filons-couche. Dans les laves basaltiques, les terminaisons des coulées sont communément abruptes et peuvent être superposées en forme d’escalier. Trapp est le mot néerlandais pour escalier ou marches.
La cartographie détaillée récemment publiée de la Péninsule du Cap de Ste.-Marie, incluant Point Lance, par Fletcher (Carte 4), confirme l’observation initiale de Howley; les promontoires sont composés de filons-couche résistants de diorite à diabase-gabbro, qui ont été injectés dans les sédiments du Cambrien supérieur, et ont été plissés à travers la déformation Siluro-dévonienne.
Interprétation moderne et l’assemblage de Terre-Neuve
James Howley serait bien émerveillé de voir comment la géologie de Terre-Neuve est présentement interprétée! A son époque, il était bien sûr conscient de la diversité de la géologie qui compose l’île (à partir de 1876, il avait cartographié la majeure partie de cette dernière lui-même!).
Il aurait aussi été très conscient que les strates Cambriennes et Ordoviciennes exposées sur la Péninsule d’Avalon contenaient des fossiles très différents de ceux trouvés dans des couches d’âge semblable situées au Québec voisin.
Avec la maturation des idées à propos de la tectonique des plaques dans les années 1970, la réponse à cet énigme et à plusieurs autres mystères géologiques, devint vite apparent.
L’assemblage de la géologie de Terre-Neuve s’étale sur plusieurs millions d’années et s’est fait graduellement à travers l’accrétion de petites plaques ou fragments de plaques (microplaques) qui avaient été déchirées, puis s’étaient éloignées, de masses continentales plus volumineuses, vers le craton Nord-américain.
Les géologues reconnaissent quatre principaux terrains d’accrétion à Terre-Neuve (Carte 3), mais le procédé d’augmentation par accrétion eut lieu sur toute la longueur de la marge orientale du continent, et est responsable pour la chaine des Appalaches de 66 montagnes (Carte 4).
Le terrain d’Avalon fut accrété plutôt tard dans l’histoire géologique (il y a environ 420 millions d’années), ayant été transporté sur le tapis roulant de la croûte terrestre associé à un vieux bassin océanique (pré-Atlantique) nommé Iapetus .